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Vos abeilles sont-elles parées pour l’hiver ?

Table des matières

Contrairement aux abeilles sauvages, les abeilles de nos ruches n’hibernent pas. Elles se regroupent à l’intérieur de la ruche, forment une grappe d’abeilles et concentrent leurs réserves et leur énergie à maintenir la température de la colonie.

Les mois d’hiver peuvent être difficiles. Les températures basses, le confinement et le manque de ressources en nectar et en pollen peuvent conduire à de fortes mortalités hivernales. Une colonie affaiblie par Varroa aura également du mal à passer l’hiver, ou à se reconstruire une fois les beaux jours venus.

 

Notre équipe vous propose ce guide synthétique des grandes questions à se poser avant l’hivernage.

1- Suivre un régime hivernal

Beaucoup de glucides

La récolte de miel prive les abeilles d’une partie de leurs réserves. Or, les abeilles ont besoin de réserves de nourriture pour tenir jusqu’au printemps, et surtout pour garantir un bon redémarrage des colonies. La consommation printanière (de mars à avril) peut dépasser la consommation hivernale, la fonte des réserves étant parfois très rapide à la reprise de l’élevage. On doit donc veiller attentivement au poids des ruches en sortie d’hiver. Entre fin septembre et début mai, les colonies ont en général besoin de 15 à 25kg de provisions hivernales, et d’un ou deux cadres de pollen.

Le nourrissement sous forme de sirop est plutôt recommandé dans les régions et périodes où la température ne descend pas en dessous de 15°C en journée. En post-récolte on peut stimuler avec un sirop léger, régulièrement et avec des petites quantités, pour restimuler la ponte et obtenir des grappes d’abeilles suffisantes pour passer l’hiver. Puis en phase de complémentation hivernale, on passera sur un sirop lourd pour compléter les réserves et éventuellement bloquer la ponte.

Pour les régions les plus froides, les apiculteurs utiliseront de préférence du candi pendant l’hiver. Le candi a la particularité d’abaisser l’humidité de condensation qui se forme à l’intérieur de la ruche. Cette humidité provoque une dissolution du candi, ce qui va permettre sa consommation par les abeilles. Cela limitera également le risque de développement de moisissures et pathogènes dû à l’humidité, néfastes pour l’équilibre intestinal des abeilles (risque de nosémose).

De plus, lorsque les températures baisseront, les abeilles ne quitteront plus la grappe pour aller chercher de la nourriture. Or, le candi peut être placé directement sur les cadres, avec le nourrisseur retourné, ce qui évite aux abeilles de devoir se déplacer.

Quelques protéines

Les abeilles ont également des besoins protéinés, comblés dans le meilleur des cas par un stock de pollen important. Le pollen est essentiel au dynamisme de la colonie : il permet aux apiculteurs d’obtenir de belles grappes d’abeilles pour l’hivernage et permet aux abeilles de disposer de suffisamment d’énergie pour réchauffer la grappe tout au long de l’hiver. Pour pallier les manques de la pleine saison, il peut s’avérer utile d’avoir recours au nourrissement d’automne protéiné. La fabrication d’une “pâte protéinée” est à la portée de tous les apiculteurs.

Un cocktail vitaminé

Les aliments complémentaires donnent un vrai coup de pouce pour renforcer les colonies juste avant l’hiver. Ils doivent être vus comme une « assurance », pour prendre le relai en cas d’insuffisance qualitative des réserves. Dans les meilleures années vous ne verrez pas la différence lors de leur utilisation… mais dans les mauvaises années ils peuvent constituer une vraie béquille pour aider vos colonies à survivre durant l’hiver.

2- Mesurer l’infestation Varroa et traiter correctement

Nous préconisons (et nous sommes loin d’être les seuls !) de bien traiter les ruches contre Varroa dès la fin de la récolte de manière à limiter l’impact négatif du Varroa lors de l’émergence des abeilles d’hiver (en cours d’automne).

Le traitement après récolte est le plus important de l’année. Il doit donc être efficace, tout en garantissant une sécurité maximale pour les abeilles, l’apiculteur et le consommateur de miel. Pour vérifier l’efficacité du traitement et mesurer le niveau d’infestation, chaque apiculteur devrait idéalement faire au moins deux suivis à cette période – avant et après le traitement de fin de saison apicole. Si votre traitement n’a pas été suffisamment efficace, ou si le niveau d’infestation était trop élevé au début du traitement, vous pourrez ainsi rapidement l’identifier. Il vous sera alors peut-être nécessaire d’appliquer un traitement hivernal (acide oxalique) pour réduire la pression Varroa et assurer un redémarrage printanier plus serein pour vos colonies.

Pour une estimation la plus précise et la plus rapide possible, vous pourrez compter sur Varroa EasyCheck pour effectuer votre suivi d’infestation.

3- Préparer la ruche à l’hiver : couvrir, mais pas trop !

Comme pour nos maisons, la ventilation des ruches est essentielle en été comme en hiver. Le manque de ventilation génère un froid humide ; qui peut compromettre la santé de la colonie (développement de pathogènes à l’origine de troubles digestifs). A l’approche de l’hiver, les abeilles calfeutrent elles-mêmes les ouvertures indésirables à l’aide de propolis. La colonie, sous forme de grappe, maintient ensuite en permanence une température de 20 °C, grâce à l’activité des abeilles qui la compose. Mais les abeilles ne génèrent pas que de la chaleur, elles respirent aussi, et produisent de l’humidité qui doit pouvoir s’échapper. Si la ruche est trop bien calfeutrée, l’humidité ne peut pas s’échapper. La condensation sur le couvre cadre en témoigne. Certains climats justifient d’envelopper les ruches en hiver, avec des housses spécialement conçues. Mais les hivers les plus tempérés rendent ces couvertures superflues. Dans tous les cas, laissez une ouverture de ventilation, même si les températures descendent à -20 °C.

En plus d’une bonne ventilation, il peut s’avérer nécessaire de protéger la ruche avec des anti-souris : réducteurs d’entrée ou lames dissuasives à l’entrée de la ruche.

4- Garder un œil sur ses colonies

 En hiver, les apiculteurs doivent ouvrir les ruches le moins possible, pour ne pas exposer les abeilles aux intempéries. Avec des visites moins fréquentes, il devient difficile de repérer rapidement les signaux d’alerte. Les abeilles peuvent manquer de réserves de nourriture, être surmenées par une infestation Varroa trop élevée (même après le traitement d’automne), être mal ventilées,… ce sont les signes d’une colonie en danger, avec parfois le besoin d’actions correctives urgentes.

Pour être averti directement en cas d’anomalie, les ruches peuvent être équipées de capteurs connectés qui mesurent en permanence la température et l’humidité à l’intérieur de la ruche. Vous pouvez ainsi savoir directement si une ruche est en souffrance et a besoin d’assistance, sans même avoir eu besoin de l’ouvrir. Des mesures d’urgences peuvent alors être prises pour la sauver.