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Découvrez les « Trucs et Astuces » du rucher Véto-pharma 

Table des matières

En 2024, nous avons célébré les 10 ans de notre rucher expérimental. En une décennie, il est devenu un pilier majeur de notre R&D en faveur de la santé des abeilles. Avec près de 400 colonies, le rucher a connu une croissance constante. Le suivi rigoureux des essais et la gestion des colonies sont assurés par notre équipe d’experts dédiés. Celle-ci a non seulement permis l’amélioration ou le développement de nouveaux produits, mais elle a aussi affiné, grâce à l’expérience acquise, ses pratiques avec des « trucs et astuces » simples qui facilitent son travail au quotidien.

À cette époque de l’année, la stratégie du / des rucher(s) doit être adaptée au rythme et au développement des abeilles. L’avancement du développement de la colonie, la floraison disponible dans l’environnement des ruches et la météo du printemps détermineront les tâches à accomplir et le moment de leur réalisation. Toutes les actions de gestion des ruches dans le rucher peuvent être résumées en quatre catégories :

1. Installation du rucher : Connaître l’environnement autour de ses ruchers

Pas de secret, si l’on souhaite avoir un bon emplacement pour ses abeilles (meilleure production, meilleur développement des colonies…), il est indispensable de connaître l’environnement (faunes sauvages comme les sangliers, exposition : vente, soleil…), l’approvisionnement en eau (stagnante) et la biodiversité végétale autour des ruchers pour l’équilibre nutritionnel. Il est important aussi de tester des ruchers différents et si ceux-ci ne donnent pas de bons résultats, il ne faut pas hésiter à changer d’emplacement.

 

2. Les aimants et punaises colorées sur les ruches pour gérer l’âge de la reine et l’état de la colonie

  • Piquer une punaise de la couleur de la reine sur le corps de ruche permet de connaître l’âge de la reine très rapidement d’un seul coup d’œil. Cela peut permettre d’éviter de perdre l’information si elle est seulement écrite sur le toit des ruches (notamment si l’écriture s’efface).
  • Ne pas oublier de marquer les reines par la couleur de leurs années de naissance. Le marquage de reine est plus difficile à réaliser lorsque la population de la ruche est à son apogée (plus difficile de la trouver). Pensez à le faire avant le développement de printemps ou plus tard dans la saison.
  • Placer des aimants sur le toit des ruches. Selon leur couleur et ce que vous avez décidé, ils permettent de savoir comment vous devez intervenir sur la colonie. Par exemple :

          • Un aimant rouge peut signaler que la ruche à un problème (reine morte, en arrêt de ponte, malade…)

          • Un aimant bleu peut indiquer qu’un essaim est prêt à être transférer en ruche, qu’une ruche est à sélectionner pour une transhumance, que la reine est à marquer ou que des cadres peuvent être prélevés pour faire des essaims. Le tout est de bien identifier les différentes couleurs correspondantes aux actions à mener.

3. Comment gagner du temps et améliorer le confort des abeilles au moment de la récolte de miel ?

Afin de limiter le nombre d’abeilles dans les hausses, et ainsi gagner du temps pour leurs collectes, l’utilisation des chasses abeilles est plus pratique que d’utiliser une balayette. Celle-ci même en la manipulant avec délicatesse n’est pas très confortable pour les abeilles et à tendance à les rendre agressives. L’usage des chasses-abeilles demandent en revanche plus d’organisation et de temps de préparation.

4. Comment gagner du temps pour la pose des feuilles de cires sur les cadres ?

Cette astuce est tirée d’un tutoriel en ligne. Pour simplifier la pose des feuilles de cire sur les cadres, il suffit de fixer un soude-cire sur une planche en bois (moyennant quelques compétences en bricolage !). Il ne reste plus qu’à y placer les cadres avec la feuille de cire, activer l’interrupteur, et le fil chauffe automatiquement.

Cette méthode évite de manipuler les pointes du transformateur, ce qui fait gagner un temps précieux tout en rendant l’opération plus agréable et ludique.

5. Comptage des varroas sur langes

Il est vrai que nos besoins, sur un rucher dédié aux essais d’efficacité des traitements contre le varroa, diffèrent de ceux d’un apiculteur classique. Dans ce cadre, un comptage précis et hebdomadaire des varroas sur langes est indispensable.

Plutôt que d’utiliser des langes graissés, nous avons opté pour des feuilles de papier autocollant aux dimensions standards. À chaque relevé, ces feuilles sont soigneusement récupérées et placées dans des boîtes en carton (semblables à des boîtes à pizza), pour les protéger.

Depuis quelques années, nous avons la chance d’être équipés de scanners à varroa de la marque Apisfero, qui assurent un comptage rapide et fiable.

Avant leur acquisition, le comptage se faisait manuellement. Pour en faciliter la lecture, nous appliquions une couche de film plastique transparent (type cellophane) sur les feuilles autocollantes, ce qui permettait de cercler les varroas au feutre afin de les dénombrer plus facilement.

6. Quelques stratégies biotechniques, pratiques et d’observation

  • Insertion de cadres à mâles au printemps

Nous vous proposons deux stratégies différentes. Permettre d’avoir des mâles pour les fécondations des nouvelles reines ou alors réaliser du piégeage de varroa pendant le printemps dans ce couvain de mâles. Attention toutefois à ne pas laisser les mâles naître si vous souhaitez diminuer l’infestation varroa. Une petite punaise ou une couleur sur la tête de cadre permet de facilement repérer ce cadre à mâles dans la ruche.

  • Observation de l’activité à l’entrée de la ruche

Clairement, il est nécessaire d’observer ce que les abeilles apportent à la ruche et le nombre d’individus sont des indicateurs importants sur ce que vous allez observer en visitant les ruches.

  • Comment limiter l’essaimage ?

Créer de l’espace dans le corps de la ruche au bon moment, prélever des cadres si nécessaire, s’adapter à la saison et à la génétique de l’abeille en fonction de ses objectifs.

Pour consulter notre article complet sur l’essaimage, c’est par ici !

  • Comment gagner du temps pour la visite des ruches ?

Il est toujours intéressant d’homogénéiser la force des colonies sur un rucher.
Cela facilite la programmation du travail à effectuer et donc de ne devoir apporter qu’un seul type de matériel et de réaliser les mêmes actions sur chaque ruche. Vous pouvez, par exemple, n’apporter que des cadres ou des hausses ou du sirop, mais pas les trois en même temps car les ruches ne sont pas au même stade de développement.

  • Comment améliorer le confort thermique des abeilles pendant l’hiver ?


    Pour réduire l’espace à chauffer des abeilles dans le corps de la ruche, vous pouvez resserrer les colonies à l’aide de partitions avant l’hiver. Cette action permet d’isoler les colonies et de limiter leur consommation d’énergie donc de stocks de nourriture. Resserrer les colonies est une étape importante de la mise en hivernage. En revanche, resserrer les colonies pendant l’hiver n’a que peu d’intérêt, hormis peut-être tenter de sauver une colonie déjà trop faible.

7. Quelles bonnes pratiques sanitaires sont à respecter au rucher ?

Il est nécessaire de toujours avoir de quoi désinfecter son matériel sur place (chalumeau, eau de javel (sans eau chaude), également nettoyer régulièrement ses combinaisons. Garder du matériel de remplacement sur place si possible. Cela parait anodin mais cela peut éviter de disséminer certaines maladies entre les colonies.
Respecter un certain ordre de visite, marche en avant, en commençant par la plus forte à la plus faible pour éviter tout risque de transmission de maladie.

8. Comment préserver sa sécurité et sa santé lors des interventions au rucher ?

Lorsque l’on intervient fréquemment dans les ruches, de nombreux traumatismes peuvent apparaitre (lombaires, épaules, cervicales…) ; sans oublier l’exposition aux fumées de l’enfumoir. Voici quelques conseils qui nous permettent de limiter l’impact sur notre équipe :

  • Amélioration ergonomique

– Installer les ruches sur des supports surélevés (40-50 cm du sol) pour ne pas avoir à se plier en deux pour éviter le mal de dos. Investir sur des supports de ruches dédiés et des outils plus ergonomiques.

– Adopter une meilleure technique de levage

    • S’accroupir (plutôt que se pencher) pour saisir la ruche.

    • Garder le dos droit et utiliser la force des jambes, comme pour le travail de manutention en entreprise.

    • Approcher la charge de son corps : soulever à bout de bras est une erreur très fréquente.

    • Utiliser un chariot adapté ou une brouette spéciale ruches pour déplacer plusieurs hausses ou corps de ruche sans porter.


– Préparer son corps

    • Échauffements rapides avant intervention (étirements de dos, épaules, poignets).

    • Porter une ceinture lombaire pour les longues sessions de miellée ou d’inspections lourdes.

  • Limiter l’inhalation des fumées de l’enfumoir

    • Pour protéger son système respiratoire, éviter : les granulés, les cartons, journaux, matières industrielles ou bois traité dans l’enfumoir et privilégier les combustibles       naturels. Toujours se placer sous le vent.

    • Limiter l’usage de l’enfumoir : Savoir utiliser la fumée avec parcimonie, seulement pour calmer si cela est nécessaire.

    • Porter un masque léger (type masque filtrant FFP2/FFP3 si interventions longues, ou lors de la récolte).

    • Garder la fumée froide : Un enfumoir bien monté doit émettre une fumée tiède, pas brûlante ni âcre (sinon il brûle et libère plus de toxines).


Nous espérons que ces astuces vous seront utiles au quotidien ! N’hésitez pas à partager les vôtres avec nous sur Facebook ou Instagram, nous serons ravis de les découvrir et les re-partager auprès de la communauté.

Crédits photos : Adobe Stock – Véto-pharma

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