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Point sur l’invasion du frelon asiatique en Grande-Bretagne

Article rédigé en octobre 2018

A l’heure où de nouveaux nids de frelons asiatiques viennent d’être découverts en Grande-Bretagne, c’est l’occasion de revenir sur l’évolution de ce prédateur arrivé sur les terres britanniques en 2016 et qui ne cesse de se propager depuis. Comment le surveiller ? Comment essayer d’endiguer ce fléau en puissance ? Ce sujet de santé publique commence à prendre de l’ampleur en Grande-Bretagne et le gouvernement britannique prend des mesures depuis 2016 à travers des organismes dédiés. Campagne de sensibilisation et d’informations, mise en place d’outils digitaux : la mobilisation est au plus fort depuis deux ans !

Le frelon colonise le sud de la Grande-Bretagne

Arrivé en Angleterre par les îles de Jersey et d’Aurigny (juillet 2016), le frelon asiatique se propage en Europe depuis 2004 où il a été repéré en France pour la première fois (il serait arrivé potentiellement arrivé dans la région Sud-Ouest via une cargaison de poteries en provenance de Chine). Son invasion est progressive et touche depuis peu les terres anglo-saxonnes.

En 2016, le frelon a fait son entrée en Grande-Bretagne, à Tetbury (Gloucestershire). Cette découverte n’est pas une surprise pour le gouvernement qui s’exprime à ce sujet : « Nous avions anticipé l’arrivée du frelon en mettant en place tout un protocole d’actions en cas de repérage de nids ». En octobre 2017, de nouveaux nids sont découverts dans le comté Nord du Devon puis en juin 2018 dans le Lancashire. Ce mois-ci, trois nouveaux nids ont été repérés à Liskeard, Hull et à Fowey (Cornwall).

Des mesures sérieuses prises par les acteurs publics et les apiculteurs

Les organismes gouvernementaux (comme Animal Plant Health Agency, Department For Environnment & Rural Affairs) ont pris conscience de cette problématique, qui est un risque majeur pour les colonies d’abeilles. La première action mise en place a été une campagne de d’information sur l’arrivée du frelon asiatique en Angleterre. Dans un communiqué du 4 novembre 2016, les autorités informaient que le frelon avait des chances de réapparaitre dans les prochaines années et qu’il fallait donc faire remonter aux inspecteurs apicoles toute découverte de frelon. Comment s’organiser face à cette problématique de santé publique ? La sensibilisation du grand public sur la différence entre le frelon asiatique et le frelon européen via une fiche descriptive (à disposition sur le site de l’NNSS – Non Native Species Secretaries) a été l’une des premières actions. Sur cette fiche, on peut retrouver la couleur, la taille, la forme de l’insecte, ainsi que des photos de frelons asiatiques et de nids afin de bien l’identifier.

Le digital au service de la lutte contre le frelon asiatique

Les organismes ont souhaité impliquer tous les britanniques en créant une application qui permet de signaler l’emplacement de frelons et/ou nids. Il est également possible d’enregistrer en ligne la détection de frelon ici. Il suffit d’indiquer le lieu, la date et de publier la photo de l’insecte en question. L’objectif est de pouvoir centraliser toutes ces alertes afin de suivre sa propagation mais surtout de déployer rapidement sur place des moyens pour détruire ou piéger les frelons. Quatre étapes sont alors mises en place lors d’une identification de frelon asiatique pour limiter la propagation : l’établissement d’une zone de surveillance de trois kilomètres autour du signalement du nid, l’ouverture sur place d’un centre pour identifier les insectes capturés, le déploiement des inspecteurs apicoles sur la zone d’infestation et la mise à disposition d’experts pour éliminer le nid.

Quel avenir pour le frelon asiatique ?

 Certains scientifiques tentent d’imaginer son évolution en Grande-Bretagne et estiment sa population à 50 000 frelons en 2027 . Des chiffres qui font froid dans le dos si l’on s’en tient aux modèles mathématiques (et de probabilité) utilisés dans cette étude britannique. L’un des moyens efficaces de contrer l’avancée du frelon en terres britanniques consiste également à organiser son piégeage. De son côté, le distributeur britannique Thorne répond rationnellement à cette invasion en commercialisant le piège à frelon Véto-pharma VespaCatch. Apicultrice chez Thorne, Sasha explique qu’il faut « rester optimiste car même si ce problème est compliqué, il est évident que The National Bee Unit établit un travail sérieux et efficace pour détruire tous les nids. Des stratégies efficaces sont développées avec tous les apiculteurs britanniques compétents pour distribuer par exemple des pièges à frelons ». Thorne a également sa part de travail dans la sensibilisation sur le frelon asiatique. Le distributeur n’hésite pas à communiquer sur ses réseaux sociaux pour informer des enjeux liés à son arrivée et des techniques proposées aux apiculteurs pour limiter sa propagation.