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Changement climatique : Les températures saisonnières plus élevées sont associées à une augmentation de l’infestation par le varroa.

L’augmentation des températures due au changement climatique est l’une des altérations des écosystèmes les plus facilement détectables et les plus susceptibles d’avoir un impact sur la planète. Les effets de l’augmentation des températures sur le développement et la santé des colonies d’abeilles ont été suggérés dans le passé et sont de plus en plus étudiés. La pression de l’infestation varroa dans les colonies d’abeilles mellifères dans des conditions climatiques mondiales changeantes est l’un des points centraux de ce domaine de recherche.

Les auteurs de cette publication ont étudié les effets de la température de l’air sur l’abondance de Varroa destructor en automne, en tenant compte de diverses pratiques apicoles et des caractéristiques des colonies d’abeilles mellifères, et en incluant une comparaison de différents types d’abeilles (origine des reines).

Les observations ont été réalisées en Pologne entre 1991 et 1994, entre 1996 et 1998, et entre 2006 et 2020 chez les abeilles carnioliennes, caucasiennes et Buckfast.

Deux fenêtres temporelles optimales pour le prédicteur de température ont été identifiées : La période entre mars et mai et le mois d’octobre. Des températures plus élevées durant ces périodes ont été associées à une augmentation de l’abondance du varroa dans les colonies d’abeilles domestiques. Ces deux périodes saisonnières représentent le temps après les premiers vols de nettoyage au printemps et avant les derniers vols de butineuses observés en automne. Cet effet semble reposer plus vraisemblablement sur la reproduction des abeilles pendant ces périodes, et non, comme cela a été suggéré auparavant, sur une période prolongée d’activité des abeilles ou une accélération du printemps.

Un nombre plus élevé d’abeilles ouvrières dans les ruches en automne ainsi qu’une plus grande quantité de couvain operculé à cette période de la saison étaient associés à une plus grande quantité de varroas dans les colonies. Plus les colonies avaient été réunies pendant l’été, plus l’infestation de varroas détectée en automne était élevée. Si l’on considère les différents types d’abeilles qui ont été observés dans cette étude, les colonies Buckfast ont montré une plus grande abondance de varroas en automne par rapport aux abeilles caucasiennes.  Aucune autre différence dans le nombre de varroas en automne n’a été constatée entre les différents types d’abeilles (Carniolienne vs Buckfast ; Carniolienne vs Caucasienne). L’âge des reines n’a pas joué de rôle sur l’infestation du varroa en automne.

Ces nouveaux résultats suggèrent que la lutte contre le varroa pourrait devenir encore plus difficile dans le contexte du changement climatique mondial avec l’augmentation des températures. En plus des pratiques de gestion, les effets climatiques pourraient donc être l’un des principaux facteurs influençant la pression d’infestation de Varroa destructor dans les colonies d’abeilles domestiques.

Pour lire la publication complète (en anglais) : Smoliński, Szymon, Aleksandra Langowska, and Adam Glazaczow. “Raised seasonal temperatures reinforce autumn Varroa destructor infestation in honey bee colonies.” Scientific reports 11.1 (2021): 1-11.

VTP-78-FR-N01-01/22