Ludovic de Feraudy est un personnage bien connu des apiculteurs français. Responsable Commercial France chez Véto-pharma pendant de nombreuses années, il a ensuite fait ses armes en tant que Responsable Technique, puis est revenu à ses premières amours en prenant la casquette de Responsable Commercial France et Europe. Féru de connaissances sur l’abeille, Ludovic est une source inépuisable d’informations pour toute l’équipe. Retour sur son parcours et sa motivation sans faille au service de l’abeille.
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Quel est votre parcours ?
Ingénieur en agriculture de formation (ISARA à Lyon) j’ai découvert le monde apicole en 2005 lors d’un stage à l’ADAPRO LR (devenue ADA Occitanie aujourd’hui). J’y ai réalisé une étude de la typologie des apiculteurs (structure d’exploitation, méthodes de travail, coût de production…). J’ai ainsi rencontré de nombreux apiculteurs et j’ai apprécié leurs personnalités atypiques, la richesse de leur parcours de vie, et ils m’ont transmis cette passion de servir l’abeille et l’environnement. J’ai aussi pris conscience des difficultés que rencontre la filière, notamment au niveau sanitaire. Quelques années plus tard, quand j’ai appris que Véto-pharma cherchait quelqu’un, j’ai sauté sur l’occasion. Je suis très heureux de travailler avec les apiculteurs et de les aider avec des informations techniques et des produits pour répondre à leurs besoins. Mon rôle de commercial va dans ce sens.
Quel est votre principal objectif chez Véto-pharma ?
Le laboratoire a développé des médicaments et d’autres produits largement utilisés en apiculture aujourd’hui. L’entreprise est en train d’investir massivement pour développer de nouvelles solutions pour les apiculteurs. Mon rôle pour l’entreprise Véto-pharma est de faire connaître, de présenter, de proposer nos produits et services. Mon objectif est aussi réciproquement d’aider les apiculteurs dans leur activité en leur proposant des produits de qualité qui leur apportent de la sécurité dans un contexte de production de plus en plus difficile. Concrètement, je fais mon possible pour être sans cesse à leur rencontre, que ce soit lors de formations, de salons ou encore des présentations. En tant que personne de terrain, mon rôle est aussi d’écouter les apiculteurs quand ils s’expriment et communiquer les informations à mes collègues du service Commercial, du service Technique, du service Réglementaire, de la R et D… Cela concerne des témoignages après utilisation de produits, des suggestions d’amélioration ou d’ajustement, ou bien des besoins particuliers concernant des nouveaux produits. J’ai beaucoup d’interactions dans l’entreprise car nous portons une très grande importance à l’écoute des apiculteurs. Satisfaire les apiculteurs est notre objectif premier ! D’ailleurs nous vous attendons nombreux le 26 octobre prochain à Rouen au premier Congrès International d’Apiculture et d’Apithérapie !
Selon vous, quelle est la place de la France dans la filière apicole européenne ou mondiale ?
La filière française est particulière en Europe car elle est composée d’acteurs très divers qui pratiquent l’apiculture. Cela va du producteur amateur avec quelques ruches dans son jardin au professionnel qui en possède plus de 1500, en passant par le pluriactif avec une centaine de ruches. Tous ont le même objectif : sécuriser les productions et la survie du cheptel, mais pas forcément les mêmes manières de procéder. A mon sens la filière française est riche de cette diversité et de l’équilibre global au niveau des catégories d’apiculteurs. La filière française est également dynamique, le nombre d’apiculteurs et de ruches en France est assez important. L’apiculture représente assez bien la tradition rurale de notre pays, et l’intérêt croissant pour la préservation de l’environnement. De plus, nous avons une communauté scientifique et technique très active dans l’apiculture française. Finalement la France n’a pas à regarder jalousement ses voisins puisque sa filière est bien structurée et se modernise de plus en plus ! Au-delà de nos frontières. Mon travail de responsable commercial sur la zone Europe (précédé de celui de responsable commercial France et de responsable technique) m’a permis de faire le constat que l’enjeu sanitaire (au sens large) est toujours prédominant en apiculture, même si les filières selon les pays ne se ressemblent pas toutes.
Et l’Europe dans tout cela ?
La France avance à un bon rythme en matière d’apiculture, mais cela ne nous empêche pas d’aller regarder ce qui se fait dans les pays d’Europe. Même si les contextes diffèrent en termes de production, de politique, d’organisation ou encore d’économie, cela permet de répertorier les bonnes pratiques en matière d’apiculture (techniques, procédés, produits…) entre les différents pays. Nous devons nous adapter à ces spécificités et nous enrichir de ces expériences. Nous pouvons par exemple découvrir de nouveaux modes d’utilisations de nos produits auxquels nous n’avions pas pensé, tisser des liens avec des acteurs ayant des compétences particulières… Aujourd’hui Véto-pharma est présent dans 24 pays européens, à travers ses deux médicaments vétérinaires contre Varroa : Apivar et Oxybee. En l’espace de deux ans, nous avons réussi à les enregistrer et à les proposer dans plus de 20 nouveaux pays : un véritable challenge pour notre structure de PME.C’est une grande réussite pour toute notre équipe, je peux vous le dire ! Et c’est aussi une bonne nouvelle pour les apiculteurs, qui nous attendaient parfois avec impatience !